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« Face à la dermatose nodulaire contagieuse, il ne faut pas baisser la garde ! »

Ces génisses, porteuses de la DNC, ont été abattues le 30 juillet en Savoie. Un soutien psychologique est prévu pour les éleveurs mais également pour les vétérinaires et les agents d’État.

Maintenir l’abattage des foyers, l’interdiction de circulation et la vaccination pour permettre l’éradication de la maladie, tel est le message-clé de l’État deux mois après le premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse.

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Le 28 août, le ministère de l’Agriculture a rappelé que « l’éradication de la maladie est possible en France. Le chemin est le bon ». Il reconnaît que « certains syndicats ne partagent pas la stratégie d’abattage totale des foyers, mais ils sont tous alignés pour l’éradication de la maladie ». Au 28 août, près de 1 700 bovins ont été abattus et des foyers restent encore à « dépeupler ». Le ministère souligne que des animaux vaccinés peuvent présenter des symptômes malgré la vaccination, « du fait d’une contamination juste avant la vaccination ou juste après. Il est possible de faire la différence entre des symptômes liés à la maladie et ceux dus à une réaction au vaccin ». À l’heure actuelle, près de 263 000 bovins ont été recensés à vacciner et 15 000 nouveaux du fait de l’élargissement de la zone réglementée (50 km autour du foyer). Environ 220 000 le sont déjà, selon le ministère. « Un taux de couverture vaccinale exceptionnel dans un tel délai ». Des réponses devraient arriver rapidement autour des questions de la descente d’alpage et du mouvement des animaux envers les pays tiers. « Il faut que les États membres soient d’accord pour recevoir les animaux, rappelle le ministère. Ils seront de toute façon vaccinés lors de la levée de la zone réglementée ». La Suisse ne présente pas de foyer à date, mais a également vacciné.

Solidarité face au dépeuplement

« Les animaux, ce ne sont pas juste des pions, ce n’est pas que de l’argent, ce sont nos bébés », s’était exclamé début juillet Pierre-Jean Duchêne à Cessens (Savoie), un des premiers éleveurs à avoir subi l’abattage de son cheptel. Plusieurs manifestations d’éleveurs se sont tenues durant l’été pour bloquer ces abattages. La Coordination rurale, soutenant l’éleveur, avait même déposé un recours devant le Conseil d’État après avoir été déboutée par le tribunal administratif de Grenoble. Le Conseil d’État a finalement validé les abattages fin juillet. Un recours du même type a été déposé par la Confédération paysanne le 22 août pour éviter l’abattage d’un lot de 7 vaches et veaux, cette fois vaccinés et isolés en alpage, au tribunal administratif de Grenoble, mais là encore sans succès. Des élans de solidarité se sont manifestés de partout et un appel aux dons pour repeupler le massif a été établi par l’Association des fromages traditionnels des Alpes Savoyardes sur la plateforme Miimosa

Des indemnisations prévues

Au-delà de l’humain, sur le plan économique, l’État indemnise la valeur des animaux, avec « une avance de trésorerie versée dans les jours suivant le dépeuplement, sans attendre l’évaluation des experts », la période d’improductivité de l’exploitation est également indemnisée (période où la circulation d’animaux est interdite et période de repeuplement), et prend en charge la désinfection des bâtiments (sur appel d’offres ce qui entraîne du retard). D’après le ministère, 42 propriétaires d’animaux abattus ont reçu à ce jour des acomptes pour un montant total de 2,4 millions d’euros. Certains éleveurs comme Nicolas Prud’Hommes (Haute-Savoie), touché par la DNC, témoigne plusieurs semaines après : « On s’est sacrifié pour tous les autres. La stratégie collective […] était la bonne pour venir à bout de cette saloperie » (Terre des Savoies n° 607, 21 août).

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